Le passé du 20 rue Morice

20moriceVoilà une adresse discrète mais qui mérite bien un court billet, car elle nous permet de faire un petit voyage dans le passé.

L’autre jour, je suis tombée sur une photographie ancienne de Clichy qui, je ne sais pourquoi, me disait quelque chose. Clairement, je connaissais cet endroit, tout en ignorant totalement où le situer… J’eus beau réfléchir, impossible de le localiser…

Et la solution m’est apparue en pleine figure hier, alors que je promenais mes chiens. En passant devant la boutique, je l’ai immédiatement reconnue ! Il faut dire que le beau motif incrusté dans la vitre de droite, et encore présent de nos jours, aide beaucoup !

Ma mystérieuse image représente donc le 20bis rue Morice au tout début du siècle dernier. A l’époque, on y trouvait du « vin au verre », du « bouillon, du « boeuf, des « plats du jour »… L’établissement était tenu par la famille « Brizard », dont le nom est légèrement visible sur la porte d’entrée, à gauche.

La main dans le sac

20bmorice003L’édition du 6 décembre 1903 du Petit Parisien me permet de vous dire qu’un cambriolage s’est déroulé alors à cette adresse : « CLICHY – M. Rogeaux, commissaire de police, a envoyé hier au dépôt la nommée Marie Gréard, âgée de 25 ans, fille soumise demeurant boulevard Pereire, à Paris, qui avait été surprise au moment où elle tentait de forcer un secrétaire dans un logement de la maison portant le numéro 20, rue Morice ».

Grâce à l’annuaire-almanach du Commerce de 1907, je sais qu’ensuite deux marchands cohabiteront : Dupont, un « laitier-nourrisseur » ici-même, au 20 bis, et juste à gauche, au 20, Lebrun, proposant « restaurant et vins ».

En 1919, une réunion du Comité Intersyndical de Clichy se tiendra côté restaurant à 20h30, selon une convocation publiée dans les pages de l’Humanité du 26 février de cette année là.

Puis, en 1922, il semble que Lebrun ait réuni les deux commerces en un seul, puisque lui, et lui seul, apparaît dans l’Annuaire du Commerce Didot-Bottin dans la catégorie « vin-restaurant ».

Coiffeur ou restaurant ?

20bmorice002En juin 1926, un certain Morisset vend à un monsieur Tricoche un fonds de commerce de « vins et liqueurs » sis au 20 bis rue Morice, selon les archives commerciales de France.  J’avais trouvé dans un journal d’époque la petite annonce d’origine, voir ci-contre. Mais, en octobre 1928, c’est un fonds de « gérance d’un coiffeur » qui est vendu par L’Anton à Fournier. La boutique avait-elle changé d’activité ?

20bmorice005Enfin, le 12 août 1931, Paris Soir se fait l’écho d’un triste fait divers en lien avec cette adresse : « M. Auguste Tixier, demeurant 20 rue Morice à Clichy, renversé hier, boulevard Berthier, par une auto dont le chauffeur s’était enfui, est mort ce matin à l’hôpital Beaujon ».

Je n’ai pas réussi à en apprendre d’avantage sur ce lieu qui semble aujourd’hui avoir été transformé en habitation privée. Mais désormais, quand vous passerez devant cette façade et cette superbe vitre, vous pourrez penser au café-restaurant d’antan !

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Crédits photos : Google ; DR


2 réflexions sur “Le passé du 20 rue Morice

  1. Merci de toutes les découvertes dans notre commune Clichy 92 – SUPER

    Vous est-il possible de trouvez des informations sur l’usine « Idéal Standard « avant 1968 et après 1968 ?

    J’ai connue sa démolition justement vers 1968 …J’habite rue Alexandre Antonini 92110 Clichy

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