
3 août 1925
L’escalade était très difficile puisque le poteau était très glissant. Celui qui arrivait à grimper tout en haut se voyait récompensé en décrochant le cadeau de son choix. A Clichy, le mât de cocagne était installé place des Fêtes à l’occasion de fêtes foraines ou de diverses célébrations comme par exemple les 14 juillet. Je trouve sa trace dans un article de l’Humanité qui relate les festivités organisées par la municipalité le 3 août 1925 à l’occasion de l’inauguration du boulevard Jean Jaurès. Ce jour là, « 60.000 travailleurs » étaient réunis dans un cortège qui s’époumonait « Vive Jaurès ! Vive Lénine ! A bas la guerre ! » en parcourant le boulevard fraîchement rabaptisé.
Le maire Charles Auffray donne ensuite un discours sur le perron de la Mairie avant que ne se déroule au même endroit une scène forte (et qui ferait encore sens aujourd’hui, près de 100 ans plus tard !) : « Se sont rencontrés, venus des points les plus lointains de l’horizon, quatre hommes qui ont accompli devant la foule un geste bien symbolique et bien émouvant. Un français blessé de guerre, privé d’un de ses bras, un jeune ouvrier d’usine, un travailleur Arabe vêtu de son habit national, un ouvrier Noir. Ces quatre travailleurs sont apparus en groupe à la foule immense, unissant leurs mains fraternelles, défiant les gouvernements de les séparer jamais et de les pousser au réciproque assassinat. Ce geste simple prend, dans la période actuelle, la véritable signification d’un symbole ».
« Clich’patte City »
Puis, « la foule se disperse pour profiter des attractions ». Sur la place des Martyrs, les divertissements comptent des pièces interpretées par des compagnies de théâtre, « le jeu de massacre, les loteries, les pêches au canard et à la bouteille, le concours de chapeaux originaux, les courses en sac, le mât de cocagne, les mouvements d’ensemble par les Pupilles de Clichy et de Levallois, les ciseaux, les ventes aux enchères, etc ». Enfin, la soirée se termine en musique avec des bals publics dans plusieurs quartiers.
Renée, qui est née à Clichy en 1959, se souvient de notre mât de cocagne : « Je m’en souviens très bien. Il était enduit de savon très glissant et était planté chaque été, de 1970 à 1975, à côté d’autres jeux, sur la place des Martyrs. Il était là pour les enfants qui ne partaient pas en vacances mais était ouvert à tous. Nous étions bien encadrés par des adultes, probablement des agents municipaux, et nous devions monter en haut du mât pour attraper un cadeau, ce qui était très très difficile car glissant, et il était encore plus rare de redescendre avec ! Je n’ai jamais rien attrapé, mais mon grand frère, si ! Ce sont des souvenirs d’enfance merveilleux. Même si j’habite aujourd’hui dans le Var, mon coeur est resté à Clich’patte City, c’est comme ça que nous disions à l’époque ! », me confie-t-elle.
Et vous, l’avez-vous connu ?
Et vous, avez-vous connu le mât de cocagne clichois ? Si oui, n’hésitez pas à en témoigner en laissant un petit commentaire sous cet article.
Crédits photos : DR (je n’ai pas trouvé de photographies du mât de Clichy, ceux représentés sur les photographies accompagnant cet article étaient dressés dans d’autres villes d’Ile de France)
Nous en avions un à Soisy-sous-Montmorency, il y avait aussi à cette époque les couses à sacs Sacré souvenir d’enfance, merci de ce souvenir.
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